Carnet

Baise m’encor rebaise et baise :
Donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux :
Je t’en rendrai quatre plus chauds que braise.

 

Las te plains-tu ? ça que ce mal j’apaise
En t’en donnant dix autres doucereux.
Ainsi mêlant nos baisers tant heureux
Jouissons-nous l’un dans l’autre à notre aise.

 

Lors double vie à chacun suivra
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m’amour penser quelque folie :

 

Toujours suis mal vivant discrètement,
Et ne me puis donner contentement
Si hors de moi ne fais quelque saillie.

 

LOUISE LABÉ


Didon et Énée

 

© Jean-Yves Bonzon, pour Didon et Énée, À bout de souffle 2007

© Jean-Yves Bonzon pour À bout de souffle, 2007

Avec Didon et Énée, Purcell donne à l’opéra anglais une œuvre inégalée depuis le XVIIème siècle.

Dans une pure tradition baroque, l’intrigue mêle le noble et le comique, l’antique et l’anglais, le doux et le cruel. La reine carthaginoise, Didon, tombe éperdument amoureuse du héros troyen, fils de Vénus. Mais le destin d’Énée est ailleurs … En place des dieux c’est une enchanteresse qui fera tourner la roue de la fortune, accompagnée de sa flopée de sorcières et d’elfes ricanants.

Le spectateur est surpris par la variété des émotions qui se jouent sur scène. Mais la musique les transcende complètement et leur confère une intensité, une ampleur, une universalité grâce auxquelles, entre autres, le célèbre chant de mort de Didon traduit plus de souffrance, plus d’angoisse et plus d’amour que son simple personnage ne semblait devoir en recéler.

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