Retranchée dans un appartement, la messagère d’Eurydice revient sur les évènements qui l’ont amenée à trahir le Groupe d’Intervention. État d’urgence, catastrophes industrielles, pollutions, montée des eaux… Au cours d’une de ses enquêtes, la messagère retrouve Orphée. Il a entrepris de redescendre aux enfers mais, hors-sol depuis longtemps, le héros n’a plus de repères… La messagère l’accompagne, le guide, lui souffle son rôle et lui montre les boucles baroques d’un monde en mouvement. Tout est lié dans ce roman aux multiples facettes qui tente de saisir les dérèglements de notre époque : réécriture du mythe, matière musicale issue de l’opéra de Monteverdi, fable écologique, poésie pétrochimique… Orphée, héros en fuite traqué par des forces contraires, et dénominateur commun de cet étonnant tumulte, cherche une main tendue. Aujourd’hui Eurydice.
Le livre se commande aux éditions publie.net,
ou dans toute librairie,
en format papier et numérique (avec boucles retroactives).
Il est accompagné d’un site « avant-scène »…
LA GENÈSE DU PROJET
Pour commencer il y a des enquêtes qui témoignent d’un monde en mouvement : dans l’anse de Port-de-Bouc, dans le bassin de l’Atchafalaya en Louisiane, sur les déchets en Méditerranée. Il y a de quoi perdre ses repères. Enquêtes que je mène et enquêtes que je lis, sur la pétrochimie, sur les pollutions, sur le changement climatique. Elles laissent parfois rêver à une nature perdue… Or nous, terrestres terriens, nous arrivons aujourd’hui à l’ère où cette toile de fond, sur laquelle nous avons pris l’habitude de projeter nos vies, s’anime et devient personnage sur la scène du monde. Qui ne se préoccupe pas aujourd’hui de l’eau bue, de la température qu’il fait, des particules respirées, des terres où encore habiter ? Qui ne rêverait pas de retrouver la nature par delà les enfers de la modernité ? Une nature perdue ? Une descente aux enfers ? Un monde baroque ? Le mythe d’Orphée tel qu’œuvré par Monteverdi s’impose à moi. Car au passage de l’ère baroque à l’ère moderne, le compositeur magistral prend notes d’une descente aux enfers et de la consolation qui la suit. Une ritournelle, toujours la même laisse entendre que les boucles du mythe n’ont pas fini de s’enchevêtrer. J’écoute l’opéra en boucle et découvre une double fin, une bifurcation, qu’avait composée Monteverdi, à côté de l’apollinienne, l’autre dionysiaque. Luxe et calme d’un côté, sans volupté, bacchantes et dissémination de l’autre, et leur violence. Je prends la bifurcation oubliée… pour y trouver aujourd’hui : Eurydice.
Les premiers textes sont à découvrir : ici.
LA REVUE DE PRESSE
La Viduité « Réécriture contemporaine, au féminin et sous le masque de la messagère d’Eurydice, du mythe d’Orphée, Aujourd’hui Eurydice offre une partition entêtante. Opéra virtuel en attente d’une mise en scène, étude de milieu des enfers pétro-chimiques, Claire Dutrait porte son lecteur dans les boucles de son récitatif. Débordé de visions, de musique, de rituels… » > Lire la suite par ici. |
Littenerante « … l’écriture est sublime. Par la force des mots, Claire Dutrait fait de la réécriture d’un mythe un chant dénonciateur et une poésie écologie, en hommage à la nature. Ville d’usines et d’asphalte rongeant la mer, produits chimiques, pétroles et autres acides détruisant la terre et les hommes ; c’est cela qui est avant tout dénoncé dans ce livre. » > Lire la suite par ici. |
Paludes Chronique et critique du vendredi 11 mai dans Paludes, l’émission littéraire de radio Campus Lille (106,6 en FM ou sur Internet http://www.campuslille.com). > À écouter ici. |
RENCONTRES, LECTURES ET PERFORMANCES
22 juin 2019
À l’invitation de Matthieu Duperrex sur les rives du chenal de Caronte, pour une conversation marchée le long du GR2013 sur le thème « Littoraux altérés et littérature d’enquête » : une lecture in situ du passage sur les restes de l’usine Kuhlmann-Azur chimie.
10 juin 2019
Pour les « Rencontres au jardin » au Parc de Saleccia, organisées par Laëtita Carlotti et l’ass
ociation Arterra, une lecture-performance d’Aujourd’hui Eurydice, mettant en regard l’Île
de beauté, et les rivages d’en face, ceux de Naples
et de Port-de-Bouc.
18 janvier 2019
Pour les soirées de Véronique et Pervenche, à Toulouse, Claire Dutrait propose une lecture-performance d’Aujourd’hui Eurydice en deux sets et en polyphonie.
Films, lecture et musique font traverser, en compagnie de la messagère d’Eurydice, les paysages chimiques et pétrochimiques de la Méditerranée. Ceux d’aujourd’hui.
durée : 2 x 40 min
18 octobre 2018
Les avants-bruits de langue 2018, l’événement littéraire du Master Limès de l’université de Poitiers invitent les éditions de l’Attente et de publie.net avec quatre de leurs auteurs. Aujourd’hui Eurydice trouve sa place dans une table ronde et une lecture-performance
9 octobre 2018
Pour les 10 ans de publie.net, la maison d’édition propose, avec l’association l’Après, un florilège de lectures et de performance, dont Aujourd’hui Eurydice, au Recantou, Toulouse.
29 septembre 2018
Présentation, lecture et échanges à la librairie Floury Frères, Toulouse.
19 avril 2016
Et si revenait Eurydice, une performance donnée à la médiathèque Boris Vian de Port-de-Bouc en amorce du projet d’écriture.
L’auteure a bénéficié pour cet ouvrage d’une bourse de création numérique
du Centre régional des Lettres Midi-Pyrénées.
Martégal, et suiveur de votre travail sur la plateforme Urbain trop urbain, j’ai lu Eurydice, et je l’ai offert à mon père, amateur d’opéra et qui a travaillé toute sa vie à Lavéra comme ingénieur chimiste, puis responsable de l’environnement, cad notamment qu’il a géré la mise en place d’une station d’épuration des rejets liquides à partir du milieu des années 1970. Voilà sa réaction, qu’il m’a paru intéressant de vous communiquer.
Eurydice : je comprends ton choix et le clin d’œil. C’est amusant d’entendre parler de Ponteau et de Dora, mais j’ai eu du mal à rentrer dans la transposition du mythe d’Orphée. Et puis pour moi qui ai vaillamment travaillé pour diminuer la pollution du site, le voir présenter comme l’enfer, ça a du mal à passer…
Cher Eric,
je réponds enfin à votre message… que je découvre à l’instant même…
– c’est dire comme cette année a été secouée pour moi… comme pour tous je pense.
Et déjà, je vous remercie pour votre démarche, et pour le témoignage que vous me rapportez… très précieux pour moi.
Oui, ce récit a été pour moi une tentative de chanter un lieu que je considérais comme oublié, c’est une proposition de contre-chant.
J’ai tenté une forme belle pour faire exister un territoire que je ne voyais que dans sa toxicité, j’ai essayé des métaphores, j’ai essayé une fable qui aille à l’encontre du récit du progrès…
… mais les métaphores utilisées (les personnages et les lieux du mythe, notamment) ont certainement joué trop fort et ont dépassé le récit. Ce mythe a joué aussi pour moi comme une grande partition, qui m’a permis de produire un contre-récit, mais m’a empêché de porter attention à l’ensemble des acteurs du territoire… c’est vrai !
Aujourd’hui je me dis que c’était un essai pour tenter de raconter autre chose sur un territoire, un autre récit que celui des progrès techniques.
Certainement que le contre-récit ne suffit pas… il faut embarquer tout le monde ! c’est ce que me rappelle le témoignage de votre père, que vous me rapportez. J’y travaille, j’y travaille, pour un prochain récit !
– et vous alors, qu’en avez-vous pensé ?
CD