Une fois Nola déjà
Tes baraques Nola
Tes baraquements Nola
Encore foutraques
Portes à vendre et fenêtres noires
Déjà les digues défoncées
Et les yeux des noirs dans les quartiers cassés
Déjà placées dans leurs bouches
Les dents dorées
Déjà l’argent mal lavé
Déjà tes galons détournés
T’es perdue Nola
Depuis longtemps déjà
mais là
là Nola
Vieille pute à la bouche pourrie
T’as mangé les noirs et tu vas noyer les blancs
Et la marée noire qui reflue en toi
C’est la fin Nola
C’est la fin de toi
Des noirs
Des blancs
Des texans
Des blues et des bayous
Des cajuns
Du jazz et de Mojo
de Mojo René dans Crescent City
la fin du mambo et la fin du gombo
la fin de tout ce qui fait toi
Le French Quarter c’est toi
Le club d’Algiers c’est toi
Et la 9° section
Et Mojo René dans Trémé
C’est toi jusqu’au delta c’est toi
Toute disloquée
Et tu poisses Nola
Tu poisses ta marée
Mais ça colle pas
Comme rien n’a jamais collé
Et là regarde là
Ton linceul s’avance vers toi Nola
Et tes blattes clinquent encore
Et tes tips grouillent encore
Bounce au ventre
Les yeux ouverts
Les yeux encore ouverts
Sous le linceul qui s’avance vers toi
Écoute le marchin’ band
Juste pour toi
Nola
Texte déjà passé sous une forme proche par Fragments, chutes et conséquences, chez Joachim Séné, à l’occasion des Vases communicants.