Le Loup, l’Agneau, la Planète, l’Homme et les négociations climatiques
La raison du plus fort est toujours la meilleure
Nous l’allons montrer tout à l’heure
On connait la fable : l’agneau s’abreuve, le loup cherche querelle, le faible se débat, et la bête cruelle finit tout, là. Simple comme de l’eau de roche, pure, onde pure. Méchant loup et gentil pauvre et petit agneau emporté au fond des bois. Sortez vos mouchoirs. Pleurez bambins, tremblez têtes blondes à la mèche ondulée. Ah que les loups sont méchants ! Ah que les agneaux sont gentils ! N’allez pas au bois d’Ormonde, non, n’allez pas au bois !
Là-bas s’y joue le combat toujours gagné de la Force contre la Loi. On vous aura prévenu. La raison du plus fort est toujours la meilleure. L’Agneau esquisse sa défense. Et cette belle logique ovine formulée par trois fois, mise à plat : – Plus de vingt pas au-dessous d’elle… et que par conséquent, en aucune façon… – Je tette encore ma mère. Et l’animal de bêler qu’il n’a pas de frère… L’Autre se fatigue de tant de galimatias… Sans autre forme de procès, Le Loup l’emporte, et puis le mange. Quelle tyrannie ! Quelle injustice ! Pauvre peuple de petits Agneaux mal défendus… fuyez le Loup ! fuyez le loup… ou domptez-le ! On ne peut plus laisser faire ! Non ! Armez la Loi etc. ! Là-dessus, René, Pascal et le siècle de Raison, et les Lumières, les lois fortes et coloniales, les zoos, les tribunaux internationaux… tout va bien ! À bas les loups ! Vivent les Agneaux !