Ce jour-là les paysages sont de larges aplats
Un deux trois quatre
Vous les reliez
atomes disciplinés
mais la matière ici est rompue à toutes les expériences
Vous les traversez
Ce jour-là les paysages sont de larges aplats
Un deux trois quatre
Vous les reliez
atomes disciplinés
mais la matière ici est rompue à toutes les expériences
Vous les traversez
Dans le polyptique inachevé Fragilidad (Todos somos japoneses) de Sophie Spandonis on voit de tableaux en tableaux la vague d’Hokusaï menaçant de plus ou moins près Miami, la Tour Eiffel, Rio de Janeiro, Buenos Aires… le travail n’étant pas terminé, on peut imaginer toute ville sur le point d’être engloutie, la Maison Blanche s’y prépare. Vague de face, de profil droit, de profil gauche, avec ses sinuosités en blanc et bleu, son redan et ses projections blanches par devant. Les villes ici représentées le sont par des cartes postales dont les lignes du paysage sont prolongées par le travail du pinceau qui les place, quoi que le lieu soit, dans une marine, vague oblige. On ne s’attendait pas à un resurgissement si fort de la plage sous les pavés parisiens. Mais l’évidence est là : le raz-de-marée menace aussi sur le champ de Mars, à plus ou moins grande distance selon les désirs ou les nécessités du moment. Photos colorisées des temps récents lors desquels on pouvait encore croire à l’idylle de territoires lointains. Témoignages des voyages réalisés en bons baisers et amitiés — pourrait-on lire au dos — envoyées de l’autre bout du monde, des différents ailleurs qui existaient encore.
à cinq vous passez la grande porte voutée et voici la coursive large par où circulent des buveurs cherchant derrière les jours alternatifs sur la ville les passages vers le son au-delà des murs épais vous prenez une bière puis l’escalier qui soulevait hautes les toges pour arriver au premier pallier des échafaudages en métal devant les sourdes basses qui les traversent et ton diaphragme d’emblée en gradins au dessus des antiques en pierre qui tournent érodées par les siècles de sandales qui montent encore à l’étage des femmes puis des esclaves d’où le paysage est vaste et l’arène s’étale en une foule clairsemée et peu mobile encore tout entière dirigée vers la source aigüe de la scène large noire qui frappe en descente cette fois > Lire la suite
Une longue route mène en Anatolie avec ses collines aux coulées de maisons beiges et roses et vertes parmi les forêts d’automne au bord desquelles se vendent des cagettes de légumes d’été. Monter ce chemin de terre pour la mer. Mais un gardien rugit en 4×4 et t’empêche de regarder objectivement l’énième chantier de corruptions d’État sous le ciel de béton lisse qui laisse là s’échapper un crachin sur le pare-brise.
Du haut de Sapphire, brillent encore l’Euphrate et le Tigre de la Syrie en sang, et plus loin, l’Afghanistan.
Du haut de Sapphire cavale IO la génisse gémissant sous la piqûre du taon — sans saillie et fendant de son sabot fou la terre entrouverte du désir divin, déchirant de sa corne l’or du soleil couchant sur la mer de Marmara. Et par la faille ouverte le monde des vaches se scinde, sacrées à l’est, mangées à l’ouest. Les lignes de train peinent à se rejoindre sous la mer de marbre prête à se veiner pourtant.
Du haut de Sapphire Europe au dos de Zeus passe, taureau blanc fleuri des pâquerettes cueillies par la nymphe. Les mêmes vendues ce jour en couronnes à Sultanahmet, Eyüp et Galata. Et le Bosphore, qui porte le bœuf porte Europe d’Orient en Occident, du Liban à la Crête, désorientée la nymphe ennuagée dans les brumes du Pont-Euxin. Istanbul par accident orientée vers l’Asie, ni les toits, ni les façades.